Si je puis me permettre : je suis un homme (puisqu’il faut bien le dire étant sur un blog féministe), médecin généraliste aussi, et il me semble que le vrai problème ce n’est pas tant le consentement, que l’information et comment le soignant présente l’acte (ou ne le présente pas, d’ailleurs, dans les témoignages les plus édifiants).
Il est indéniable que certains actes déplaisants voire douloureux sont nécessaires au soin. C’est comme ça, on n’y peut rien.
Mais, d’expérience, lorsque l’on prend le temps d’expliquer simplement au patient ou à la patiente le pourquoi du comment (et aussi le pourquoi et le comment), on se heurte rarement à un refus, même pour, comme le dis volubilis « se faire la main ».
C’est une simple question de respect. Le patient est là pour se faire soigner, il est déjà affaibli par sa position de « malade », par son angoisse de la maladie, de la douleur, de la mort éventuelle, alors le moindre des efforts que peuvent fournier les soignants c’est d’expliquer, de demander, d’être doux et… patient (!).
Oui les fantasmes sur le corps sont légions chez les non-soignants.
Oui, les médecins ont l’habitude de voir le corps de façon décomplexée et sans affect particulier.
C’est une incompréhension fondamentale parce que les soignants ont été « initiés » à une façon de voir que les autres n’ont pas. Ce n’est pas une raison pour imposer notre propre vision « désacralisée » aux autres.
C’est en comprenant cela que nous pourrions faire cesser les actes qui vous ont tant blessées.
C’est aux soignants de faire l’effort.
Mais, et là volubilis, je pense que c’est votre colère et non votre raison qui parle, il est nécessaire aussi que les étudiants se « fassent la main ».
Là aussi, il n’y a pas d’autre façon de faire pour apprendre que de commencer un jour.
Le tout, c’est d’être respectueux, et donc de demander, réellement. Et de respecter un éventuel « non ».
Mais, vous en serez peut-être surpris : jamais je n’ai essuyé de refus durant mes études, même en gynécologie. Et pourtant, je vous assure que j’ai toujours demandé. Le corps est notre sanctuaire le plus intime, le respecter est, ou devrait être, dans nos devoirs les plus sacrés non seulement comme soignants, mais aussi comme êtres humains.
Enfin, si dénoncer ces actes est non seulement légitime mais aussi très utile, je crois qu’il est aussi nécessaire de ne pas généraliser, et de respecter aussi ceux qui soignent en toute éthique.
Dont Acte.