A la relecture, j’admets avoir été assez excessif, et mes propos ont un peu dépassé ma pensée sous le coup de l’émotion. Je reçois depuis quelques semaines sur mon mur des dizaines d’articles similaires, et à force ça finit par agacer… Du coup mon message peut paraitre assez violent, d’autant plus que c’est la première fois que je mets les pieds sur ce blog, et que je n’ai réalisé qu’ensuite que c’était un blog féministe.
Laissez-moi donc modérer un peu mes propos :
Evidemment, le recueil du consentement est souhaitable et devrait être indispensable. D’ailleurs je suis dans l’ensemble assez d’accord sur les conclusions de l’article. Un bon chef de service devrait demander à ses patients la permission pour effectuer ce genre d’examen. En pratique les conditions font que c’est rarement possible, ce qui est regrettable. D’ailleurs -de façon surprenante- le recueil du consentement est un concept assez nouveau en médecine, et ce genre de pratique est un peu comme un vestige de la médecine paternaliste à l’ancienne qui considère le patient comme un bout de viande décérébré. En y réfléchissant, et en considérant votre définition (et j’avoue que la mienne était fausse, ce qui veut dire que soit je n’ai pas retenu le sens des mots clef dont on m’a gavé à la fac, soit il y a un problème dans la formation des étudiants qui ne se résume pas à un simple volume horaire de cours d’ethique), je veux bien admettre qu’il s’agisse d’un viol, cependant, de mon point de vue, et vu les conditions dans lesquelles ça se réalise, c’est un peu comme si on reprochait à un jardinier d’avoir coupé un brin d’herbe de travers alors que juste après un tractopelle vient retourner tout le jardin.
Je pense que c’est une bonne chose de réfléchir là-dessus, et de faire disparaître ce genre de pratique, et c’est bien que vous le fassiez. Je peste simplement en constatant que ce genre de polémique se multiplie de façon synchrone à certains faits d’actualité, mais vous n’êtes pas responsables de ce genre de coïncidence.
Quitte à choquer une dernière fois, j’ajouterais juste qu’une chose qui pourrait expliquer -sans l’excuser- ce genre de pratique, ou d’autres dérives que vous dénoncez, c’est un mécanisme de défense inconscient qui se met en place pour pouvoir faire face à la souffrance, à la mort et à la maladie, et qui fait qu’au moment de certains actes diagnostiques ou de certains soins, on perd conscience du fait que le patient qu’on a en face de nous est un humain comme nous.